les sentiers d'Hélène rando yoga

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Se retirer en soi, trouver le calme, la paix et s’interroger sur qui l’on est au plus profond

L’année dernière je suis partie 5 jours marcher seule en montagne au mois de novembre. Je suis partie volontairement seule et volontairement à une période où il n’y a plus beaucoup de monde en montagne, au début du mois de novembre, juste avant la neige en altitude.

J’avais envie de me retrouver seule, j’avais envie de marcher, de prendre le temps, de ralentir, de ne pas avoir de programme, de timing, d’obligations, j’avais envie de me retrouver seule face à moi-même.

Moi qui marche beaucoup, parfois plusieurs jours de suite pour faire le tour du Mont Blanc, du Beaufortain ou des glaciers de la Vanoise mais je le fais souvent avec du monde, des clients ou des amis.

Je marche aussi seule mais la plupart du temps une journée. Le soir je rentre chez moi et je retrouve les contingences matérielles.

Alors marcher seule plusieurs jours étaient une première pour moi, à une période où les refuges ne sont pas ouverts, cela veut dire emporter aussi de quoi manger et dormir.

Alors même si mon sac était assez lourd, je suis partie car j’avais une envie très forte de silence, de solitude totale.

Ces 5 jours ont été à la fois magnifiques, révélateurs, parfois difficiles, exaltants, euphorisants. J’ai adoré ce chemin à la fois extérieur et intérieur, physique et spirituel. J’ai découvert ma colère, mes peurs, mes émerveillements, ma joie.

Alors je m’étais promis de recommencer et je m’étais donné rendez-vous à la même époque pour une escapade dans le Vercors pendant les vacances de la Toussaint.

Mais la vie en a décidé autrement et je n’ai pas pu partir. J’attendais ce moment tellement fort que j’ai été profondément déçue. J’avais envie et besoin de ce moment de solitude et de face à face avec moi-même, sans les distractions habituelles, les réseaux sociaux, les appels, la lecture, les impératifs du travail. J’en avais envie pour faire le point sur ma vie, mes valeurs, mes pourquoi et mes comment.

Je n’ai pas pu partir avant que la neige arrive en altitude, et le rythme des cours de yoga et de la vie familiale ont repris.

Ayant besoin de ce moment de silence et de solitude, j’ai décidé de m’inscrire à une retraite de méditation silencieuse de 4 jours. Je suis donc partie pour vivre le silence total et la méditation longue sans trop savoir ce qui m’attendait, ni comment j’allais “réussir” ou non.

Pendant ces jours, nous ne devions pas parler, ni téléphoner, ni communiquer par sms ou d’une quelconque façon et nous avons passé 5 heures par jour en méditation assise.

Pour moi, le silence n’a pas été difficile du tout. En revanche les longues séances de méditation ont été plus compliquées. D’abord l’immobilité du corps qui m’a mis au challenge et ensuite la concentration que demande cet exercice dans la durée (2à à 30 min était ce que je faisait relativement facilement chez moi).

Le premier jour a été particulièrement difficile, j’avais des douleurs dans le dos, les jambes et mon esprit s’agitait énormément. Le silence était présent à l’extérieur mais absolument pas à l’intérieur !! Et puis petit à petit mon corps s’est habitué à ces heures immobiles, mon esprit a commencé à s’apaiser également.

J’ai trouvé par moment, au delà de la concentration, du silence et de l’espace.

Silence et espace se sont ouvert en moi. Parfois de façon fugace, parfois plus longuement. La légèreté était là, comme une suspension du temps et un agrandissement de l’espace.

Et je me suis demandé “qui suis-je ?” Qui suis-je vraiment ? au plus profond de moi ? Je ne suis pas mes différentes fonctions, attributs, rôles sociaux.

Je ne suis ni la prof de yoga, ni l’accompagnatrice en montagne, ni la mère, ni la fille, ni la sœur. Rien de toutes ces fonction et rôles qui ne sont que momentanés dans ma vie. Il y a 10 ans je n’étais pas prof de yoga, dans 20 ans je ne le serai peut-être plus. Il y a 15 ans je n’étais pas encore mère. Donc rien de tout cela ne constitue vraiment mon être.

Alors qui suis-je profondément ? L’interrogation permet de plonger au plus profond de soi et de furtivement effleurer une lumière et une espace indicible.