les sentiers d'Hélène rando yoga

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Une histoire d’itinérance en solo et d’émotions

Les émotions ou la colère et la peur

A la fin du mois d’octobre, je suis partie à pied de chez moi pour une marche itinérante en solo.

J’avais très envie de cet espace de solitude, d’introspection, de nature et de silence.

Je me suis décidée assez vite, du soir pour le lendemain matin. J’avais le sac à dos, le réchaud, le sac de couchage et j’ai pris du riz et des fruits secs et le tour était joué ! J’ai décidé de dormir dans les refuges (non gardé à cette époque) car cela m’évitait de prévoir la tente et un sac de couchage plus chaud (que je n’avais pas).

Je suis partie directement à pied de chez moi pour faire le tour du Beaufortain. Cette idée de ne prendre absolument pas ma voiture me plaisait vraiment. C’était comme ça que j’avais envie de vivre ces 5 jours.

La météo m’a aidée dans mon entreprise, le soleil était au rendez-vous, même s’il y avait du vent et du froid en altitude.

En marchant ainsi seule et pendant plusieurs jours, j’ai eu tout le loisir de m’observer moi-même ainsi que mes émotions. C’était un peu le but, vivre pleinement sans me voiler la face, sans me cacher derrière une agitation “facile”, un agenda rempli de choses à faire.

J’ai donc marché, observé, pensé, admiré, soufflé, senti, ressenti. Je me suis reposée, j’ai cuisiné (mon riz), j’ai fait la sieste, j’ai regardé une petite plume accrochée à une herbe qui s’agitait au vent.

Et dans le silence et la solitude, j’ai remarqué que lorsque la pente se faisait plus raide ou le chemin plus technique, des pensées négatives surgissaient et la colère me gagnait. Une colère récurrente que je vivais depuis déjà quelques semaines.

C’est alors que, dans le silence de la montagne, dans la solitude et l’absence de distraction, et grâce au mouvement de mon corps en marche, j’ai pu les vivre pleinement et les regarder en face.

Et j’ai alors vu que derrière la colère, il y avait de la peur. Ça a été une véritable révélation !

J’ai vu que derrière cette colère, il y avait la peur du jugement des autres et la peur de ne pas être à la hauteur des (supposées) attentes des autres.

Et sur le rythme de ma marche, pas après pas, j’ai pu scruter et creuser encore. J’ai vu alors que derrière cette peur du jugement des autres, il y avait mon propre jugement de moi-même.

Et une fois que j’avais décortiqué ces émotions, elles avaient complètement perdu de leur puissance. Bien sûr, elles ont repointé le bout de leur nez de temps en temps, toujours dans les moments où j’étais en difficulté et où mon corps souffrait. Mais je pouvais en prendre conscience plus vite. Et dès que je les voyais, que je les observaient, elles s’envolaient.

Et dans le silence de la montagne, dans la solitude, l’absence de distraction, et grâce au mouvement de mon corps en marche, je regarde mes pensées et mes émotions en face.